TEMOIGNAGES


Témoignage : Diaconia : Service du frère

 

  Délégués de la Paroisse St Clément du Craonnais André, Monique, et Hervé, nous sommes allés, avec une soixantaine de personnes, délégués du Diocèse, au rassemblement Diaconia, à Lourdes, les 9, 10 et 11 mai dernier.
  Nous avions reçu mission de l’épiscopat de transmettre dans nos paroisses le message issu de ce rassemblement intitulé : "servons la fraternité" ce qui a été fait le jour de la Pentecôte et bien sûr d’engager notre paroisse dans le service de la fraternité.

  Ce rassemblement avait pour support la collecte de témoignages regroupés dans un cahier appelé "cahiers des merveilles et des fragilités". Il s’agissait d’écrire un événement que nous avions vécu portant sur le service du frère, grand ou petit, c’était une proposition qui avait été faite dans la paroisse et quatre-vingts d’entre vous ont
répondu.
  Ce cahier se trouve dans l’église de Craon sur les présentoirs au fond de l’église. Ces témoignages ont contribué à écrire le cahier diocésain des merveilles et des fragilités, cahier qui a été porté à Que s’est il passé à Lourdes pour les 12 000 délégués que nous étions ?
Tous les diocèses avaient déposé leurs cahiers des merveilles dans la Basilique St Pie X. Tous ces témoignages rassemblés ont pris une signification profonde et forte qui a été bien exprimée par l’intervention du Père Etienne Grieu en ouverture du rassemblement.
En voici quelques extraits :
Quels visages de personnes me reviennent, qui, à un moment où j’en avais besoin, m’ont aidé à me relever ? Cette question a l’air de rien, mais elle est très importante. Je vous propose de revenir là-dessus deux minutes, car c’est sans doute là que, pour chacun d’entre nous, tout a commencé. Et puis sans ces personnes qui nous ont aidés à nous relever, nous ne serions peut-être pas là aujourd’hui. Ces personnes, elles, nous ont appelé ou rappelé à l’existence. Elles ont relayé pour nous, la parole et les gestes qui font vivre, qui soulève le couvercle qui, jour après jour, peut peser sur notre
tête ; et ce couvercle, parfois, est lourd comme une chape de plomb, comme une dalle en béton. Tous nous pouvons faire mémoire de cela : Tous, nous avons été appelés à l’existence, et cet appel est passé pour chacun par des personnes précises que nous pouvons nommer. C’est quelque chose que nous avons tous en commun, et faire mémoire de cela nous met déjà en communion...
  Et puis ces personnes qui nous ont relevés, elles avaient peut-être ce don, cette délicatesse pour reconnaître ce qui, en nous, avait soif ou était douloureux pour nous rejoindre en ce point là : "Jésus rencontre la personne dans son besoin..."

  Eh bien, savez vous, quand nous avons fait l’expérience d’être relevé, on peut dire avec certitude que nous avons été touchés par les appels de Dieu, par le don de Dieu, par la grâce de Dieu…
  Nous sommes tentés de croire que notre vie est comme une propriété qu’on devrait protéger contre les autres et élargir le plus possible. Quand nous croyons cela, nous oublions que notre vie nous a été éveillée en nous, par tous ceux qui nous ont appelés à l’existence.
  C’est cela qui constitue le fond vivant de l’humanité et Dieu est à l’oeuvre, partout ou des hommes s’appellent ou se rappellent à l’existence.
  C’est un appel à la solidarité, à la charité : tout le monde est appelé à remplir cette mission et terminons par cette phrase, dite et redite, pendant ces trois jours :

« Personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à donner »

 

Monique, Hervé et André

 


Témoignage du Père Maxime : Regard sur son ordination

 

La grâce de Dieu se déploie dans le temps. Depuis, mon ordination diaconale, le Seigneur et les différentes rencontres n’ont eu de cesse de m’aider à entrer davantage dans ce que je suis appelé à être : « Serviteur de l’Amour de Dieu pour ce monde ». Et, c’est en toute confiance et humilité que j’ai répondu « oui » à l’appel de Dieu et de l’Eglise.

Ce qui m’a le plus marqué lors de la célébration du 17 juin, c’est je crois tout le rite de l’ordination. La prostration lors de la litanie des saints est ce moment où l’on prend conscience comme l’Eglise du ciel est unie à l’Eglise de la terre. On se sent porté par ceux qui nous ont précédés sur le chemin de la foi. On reçoit une grâce qui nous dépasse. C’est celle de l’Esprit-Saint. L’imposition des mains par l’évêque et les prêtres se situent dans ce prolongement, dans ce don de grâce que fait le Seigneur à celui qui devient prêtre. Il me faudra toute une vie pour découvrir les dons que j’ai reçus de Dieu ce jour-là. La vêture est aussi un beau moment, car le prêtre ne se donne pas cette charge, mais il la reçoit. Après l’ordination, j’ai pris davantage conscience du sens et de la portée du geste de l’onction de Saint-Chrême. Mes mains ont été consacrées. Elles sont appelé à sans cesse bénir, à sans cesse être tendues vers les autres. C’est par elles, que Dieu se donnera aux hommes. C’est par elles également, que Dieu témoignera de sa miséricorde. Cette phrase dite par l’évêque lors de la remise du pain et du vin m’a marqué : « Recevez l'offrande du peuple saint pour la présenter à Dieu. Ayez conscience de ce que vous ferez, imitez dans votre vie ce que vous accomplirez par ces rites et conformez-vous au mystère de la Croix du Seigneur ». L’accolade avec les autres prêtres a marqué mon entrée dans le presbyterium. A l’autel, dire les paroles de la consécration, pour la première fois est assez émouvant. Il y a quelque chose qui nous dépassent.

Et aujourd’hui, après trois mois… ? Je me sens toujours aussi petit, par le don qu’il m’a été fait. Prendre le pain et le vin et dire les paroles de consécration est un moment intense. Donner le pardon de Dieu, c’est pour moi être témoin de l’amour inlassable de Dieu pour ce monde. Les relations humaines sont aussi centrales dans le ministère de prêtre. Nous côtoyons beaucoup de monde, beaucoup de personnes avec des histoires uniques. C’est ici que le prêtre est appelé à découvrir l’œuvre de l’Esprit de Dieu, mais aussi à nourrir les attentes spirituelles des hommes.

 

Père Maxime Beucher



 

 L'hospitalité de Lourdes

 

              J’avais déjà vécu le pèlerinage à Lourdes 3 fois de suite, et ça avait vraiment été une très belle expérience, mais j’avais besoin et envie d’être moins cadré et de « faire quelque chose de différent ». L’un de mes souhaits principaux était de me sentir utile. Etre à l’écoute des autres, les comprendre, les aider, les soutenir, les accompagner…Voilà ce qui m’a poussée.

            J’ai très bien vécu ce pèlerinage, c’est vrai qu’on a été tout de suite mis dans le bain. Le 1er jour, on a emmené les malades dans leur chambre, en même temps qu’on découvrait les lieux. Le contact a tout de suite été très bon !

            Chaque hospitalier avait un service attitré pendant ce pèlerinage : les garçons devaient conduire les roulants et les filles étaient soit au réfectoire soit dans les chambres des malades et aidaient également à conduire les roulants. Moi, j’étais au réfectoire ; on faisait le service et pour certaines personnes on leur donnait à manger ou les aidait à manger car on nous avait bien expliqué qu’il ne fallait pas faire à leur place mais les accompagner. On les transportait aux différents endroits (Messes, Chemin de croix, à la grotte, aux magasins…). Une fois nos services terminés, on n’avait pas d’obligations, on pouvait sortir où on voulait.

            Tous ceux qui participaient n’étaient pas forcément croyants mais avaient le désir de se sentir utile. C’était assez stupéfiant de voir le bonheur avec lequel les malades nous recevaient. Je ne me suis jamais sentie gênée en leur présence. Parmi eux, il y avait des personnes atteintes de lourds handicaps physiques et/ou mentaux mais j’avais vraiment la sensation que rien de ceux-ci ne leurs importaient : ils vivaient ! Ils étaient heureux de vivre ! Par contre, c’est vrai que la prise en charge de ces personnes a été dur au démarrage. C’est très épuisant au début mais on s’y habitue très vite !

            C’est dommage que ce pèlerinage ne dure pas plus longtemps. C’était une expérience très riche que je voudrais renouveler avec plaisir. J’ai hâte de revoir les personnes malades et handicapées avec qui j’ai eu de l’affection, car on avait tous à peu près nos chouchous ! Ceux dont on s’occupait le plus.

            C’est bien de faire des expériences comme celles-ci, elles nous permettent de nous ouvrir à des personnes différentes de nous, qu’on n’aurait peut-être pas été voir autrement ! Et puis, je trouve que c’est bien de faire l’effort de donner un peu de son temps pour des personnes qui le méritent et nous renvoient 1000 fois plus la vraie valeur des choses et de la vie.          

            Pour conclure, je suis très contente d’avoir tenté ce pèlerinage en tant qu’hospitalière, c’est le genre de souvenirs que l’on n’oublie pas et qui nous marque par leur intensité. J’ai satisfais mes attentes et je suis plus qu’heureuse de tout ce que j’ai vécu. Que d’autres jeunes continuent de s’engager !  

Marie PEUROIS